La pisciculture est l’art de faire éclore artificiellement les poissons, de les multiplier et de les élever. Un secteur bien développé dans beaucoup de pays à travers le monde. En Guinée, c’est une activité méconnue par les Guinéens et négligée par l’État. Promouvoir la pisciculture permettrait de produire des poissons en quantité suffisante pour la consommation.
Peu d’acteurs s’intéressent à cet autre domaine de l’élevage dans notre pays. À la journée mondiale de l’alimentation, un stand a été consacré aux éleveurs de poissons. Le fondateur de la ferme piscicole de Kalia, dans la préfecture de Kindia, Amadou Dia, a exposé des poissons provenant de sa marre. << J’ai exposé des alevins pour la pisciculture et des poissons pour montrer en fait comment élever des poissons et comment les traiter. Parce que si les poissons sont fumés mais mal conservés, ça ne vous donne rien. Donc, il y a une stratégie, j’ai créé une marre de pisciculture où on doit élever des clarias et des tilapias. C’est une marre de 200 m sur 50 m donc variable pour la pisciculture >>, a-t-il expliqué.
Les activités piscicoles sont très rares dans notre pays. Selon ce pisciculteur de près de 70 ans, la Guinée a un grand retard dans ce domaine. À l’en croire, 95% de la population guinéenne consomme le poisson. Malheureusement, poursuit-il, il n’y a rien qui est fait pour le poisson. << C’est pour cela j’ai pris cette activité, je suis en train de la vulgariser au niveau de Kalia. Nous attendons vraiment de l’aide venant des bailleurs >>, confie Amadou Dia.
Dans leurs activités, ces pisciculteurs rencontrent d’énormes difficultés. Amadou Dia rappelle que ces difficultés généralement c’est faire des ouvrages. Mais pour ça, dit-il, il faut se créer des barres, mais il faut des moyens. << Si vous n’avez pas de moyens ce n’est pas facile. L’alimentation aussi nous manque. On peut produire des alevins mais il faut que ça soit sécurisé. Les ménages à faible revenu ne mangent que du poisson. >>, a-t-il déploré.
